Developpement durable

Pascal Maillet
Pascal Maillet • 10 avril 2019

Le développement durable est un terme de plus en plus employé depuis la fin du XXe siècle (1970 1980) avec la prise de conscience de l’empreinte écologique des êtres humains sur la planète.

C’est quoi le développement durable ?

La notion de développement durable signifie simplement : satisfaire les besoins (en eau, électricité, nourriture, …) des générations actuelles sans mettre en péril les besoins des générations futures.

Les 3 piliers du développement durable

Contrairement au développement économique, le développement durable est un développement qui prend en compte trois dimensions :

économique,

environnementale

sociale.

 La particularité du développement durable est de se situer au carrefour de ces 3 dimensions.

Emergence du concept

L’émergence de l’idée du développement durable est concomitante avec celle de la société industrielle. Les sociétés occidentales commencent à constater que leurs activités notamment économiques et industrielles ont un impact significatif sur l’environnement et sur l’équilibre social.

Quelques dates majeures :

1907 : crise bancaire américaine
1923 : crise de l’hyperinflation américaine
1929 : la crise financière des années 1930 commence
1968 : mouvement social de mai 1968 en France et dans le monde
1973 et 1979 : chocs pétroliers
1982 : choc de la dette des pays en développement
Et quelques exemples de crises écologiques

1954 : retombées nucléaires de Rongelap
1956 : crise du mercure de Minamata
1957 : marée noire de Torrey Canyon
1976 : catastrophe Seveso
1984 : catastrophe de Bhopal
1986 : catastrophe nucléaire de Tchernobyl
1989 : marée noire de l’Exxon Valdez
1999 : catastrophe Erika
Mais aussi : le réchauffement climatique, la pollution de l’air, la question de la couche d’ozone, la disparition de la biodiversité….


L’avancée des connaissances scientifiques sur des enjeux comme la couche d’ozone, le réchauffement climatique ou la disparition de la biodiversité, ont fait prendre conscience à la communauté internationale la nécessité de trouver un nouveau modèle économique qui devra assurer nos besoins sans détruire notre écosystème.

Origines de l’écologie

Dès la fin du XIXème siècle les premiers écologistes (Haeckel, Paul Vidal de la Blache), font leurs apparitions alors que leurs idées ne seront véritablement mise en œuvre qu’au cours du XXème. Quelques dates

Années 1850-60 : développement de la pensée de l'écologie par le biologiste Ernst Haeckel et le poète Henry David Thoreau
1872 : fondation du parc national de Yellowstone
1948 : fondation de l’UICN (Union Internationale de Conservation de la Nature)
1951 : premier rapport de l’UICN sur l’environnement dans le monde
1963 : publication de « The Silent Spring », qui dénonce les conséquences de la pollution
1965 : première conférence de l’UNESCO sur la biosphère
1968 – 72 : fondation du Club de Rome et publication de son premier rapport « Les limites de la croissance »
Face à la multiplication des catastrophes écologiques et sociales, de plus en plus  de personnes réclament la prise en compte de l’environnement et de la justice sociale par les gouvernements.

Progressivement, les autorités publiques vont donc inscrire ces problématiques dans leur agenda politique, notamment avec :

1971 : création du Ministère de l’Environnement en France
1972 : premier Sommet de la Terre à Stockholm
1974 : premier candidat écologiste à la Présidence de la République en France (Hervé Dumont)
1987 : Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement de l’ONU et publication du Rapport Brundtland sur le développement durable.
1982 : Deuxième Sommet de la Terre à Nairobi
1992 : Sommet de la Terre à Rio
2002 : Sommet de la Terre à Johanesburg
2012 : Sommet de la Terre Rio +20

Rapport Brundtland

. Voici la définition qui en est donnée dans le rapport :

« Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. »

L’idée du développement durable selon la définition donnée par le Rapport Brundtland, c’est qu’il est possible de trouver un modèle économique qui concilie croissance des marchés et de la production, avec le respect des limites naturelles et des droits de l’homme

À l’origine, le développement durable est un développement qui respecte à la fois les besoins économiques, les besoins sociaux et l’environnement. Mais au fur et à mesure du développement de ce concept, d’autres dimensions s’y sont ajoutées.

Le développement durable s’accompagne souvent d’une réflexion sur l’échelle géographique : ce qui est un développement durable à l’échelle locale peut ne pas l’être à l’échelle mondiale et inversement.

D’autre part, la définition du développement durable prend de plus en plus souvent une dimension politique (quel système permet la meilleure liberté politique ?) ainsi qu’une dimension éthique et morale.

La remise en cause de la définition du développement durable

Pour certains penseurs, la notion de développement durable est en elle-même biaisée parce qu’elle se base sur le concept de « développement », lui même sujet à caution. Gilbert Rist par exemple, considère que la notion de développement est un ethnocentrisme et une croyance occidentale.

Selon lui, lorsque l’on parle de « développement » (comme lorsqu’on évoque les « pays en développement ») on présuppose qu’il existe une forme de développement universellement souhaitable. En somme, on part du principe que la société occidentale, société de consommation, société étatique, industrielle et politique est la forme de société vers laquelle il faut idéalement tendre. Or il existe d’autres formes de sociétés dans le monde, qui ont vécu des formes de développement différentes : des sociétés agraires basées sur une agriculture vivrière par exemple, ou encore des sociétés non-étatiques et autonomes.

Le terme « développement durable » porte donc en lui cette connotation, et surtout il dénote un impensé d’autres formes de vie que celles établies par la société capitaliste occidentale.

Les penseurs de la décroissance remettent également en cause la notion de développement durable, dans le sens où celle-ci est souvent associée à la croissance économique. En effet, la définition du développement durable comprend une dimension de développement (de croissance) économique. Or pour les penseurs de la décroissance, la croissance économique ne peut pas en soit être un phénomène durable. En effet, comment peut-on espérer une croissance durable (donc infinie) dans un monde où les ressources ne sont pas illimitées ? Comment produire toujours plus sur une planète limitée ? Voilà autant de raisons de questionner la définition du développement durable.

La transition écologique et solidaire des sociétés

L’un des exemples les plus communs du « développement durable » en pratique sont les politiques mises en place par les gouvernements pour prendre en compte les problématiques environnementales et sociales.

De nombreux pays sont aujourd’hui en train de prendre conscience que s’ils veulent exister et se développer sur le long terme, ils doivent préserver leurs espaces naturels, leurs ressources, mais également fonder une société plus juste et plus égalitaire. En France, cette prise de conscience s’est traduite par le développement progressif d’une certaine politique de « développement durable ».

Dans les années 1970, la France a créé pour la première fois son Ministère de l’Environnement, chargé de la protection des écosystèmes et des ressources naturelles. Depuis, ce ministère s’est transformé pour devenir aujourd’hui le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, chargé à la fois de mettre en œuvre les politiques écologiques et en partie les politiques sociales du pays.

Parmi les exemples concrets de politique liées au développement durable mis en place en France, on peut citer notamment :

La transition énergétique, qui vise à transformer la manière dont nous produisons de l’énergie pour la rendre plus durable, notamment en utilisant les énergies renouvelables
La politique de protection de la biodiversité, qui vise à protéger certaines espèces et certains espaces afin d’éviter la disparition d’espèces menacées par exemple
La politique d’économie circulaire, qui vise à maximiser le recyclage des matériaux et à optimiser l’utilisation des ressources, tout en limitant les déchets.
Le grand plan de rénovation des logements et d’efficacité énergétique qui vise à mieux isoler les logements français afin de réduire nos consommations énergétiques
Les différents plans de régulation de l’usage des pesticides et des substances chimiques, qui ont pour objectif de réduire les pollutions ou les phénomènes comme l’acidification des océans.


Développement durable en entreprise : l’exemple de la RSE

Le développement durable a aussi sa place dans les entreprises.

Ainsi, beaucoup d’entreprises doivent gérer leurs productions en fonction des principes du développement durable, afin d’améliorer leur impact sur la planète, sur l’économie et sur la société. Mais c’est aussi le cas des institutions publiques et de tous les autres acteurs.

Généralement, on regroupe ces pratiques « durables » dans l’entreprise sous le terme RSE, ou responsabilité sociale de l’entreprise.

Concrètement, il peut s’agir de choisir les énergies renouvelables ou de pratiquer l’efficacité énergétique, de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre et son Bilan Carbone, de pratiquer l’éco-conception ou encore de prendre des mesures pour moins affecter la biodiversité et les écosystèmes.

Développement durable et l’exemple de la consommation responsable

Pour les consommateurs, un exemple de traduction du développement durable en action est la consommation responsable.

En résumé, il s’agit d’adopter des comportements plus écologiques et plus solidaires au quotidien, de mieux vivre et de mieux consommer pour limiter ses impacts sur l’environnement.