Victor Rault vient de nous soumettre un cas concret d'écologie, qui rejoint nos recherches sur les processus complexes en évolution biologique d'une espèce confrontée aux transformations de la civilisation, celui du castor.

En explorant la lisière d'une forêt, ils sont arrivés au bord d'un plan d'eau formé par un barrage de castors, la berge entièrement couverte de bois morts. En 1946, bien après le passage de Charles Darwin en 1834, les argentins ont introduits 50 castor du Canada (Castor canadensis) pour commercialiser sa fourrure, aujourd'hui la population a atteint plus de 100 000 individus qui dévorent allègrement les arbres pour se nourrir et construire leurs barrages qui inondent les zones forestières. Il n'est presque pas chassé et assez habile pour échapper aux prédateurs, Sa prolifération devient problématique comme toute réintroduction, il est donc intéressant d'étudier ses capacités adaptatives pour freiner son expansion, tout en préservant son écosystème et assurer sa conservation.

Comparativement, Castor fiber qui vit sur la Céze et ses affluents, a un comportement moins social que les grandes populations de Castor canadensis sur les lacs, les familles se répartissent le long des rivières et ils sont soumis à des régimes de sécheresse et d'isolement qui limitent sa propagation, les dégâts causés aux arbres sont en génèral maîtrisables avec l'aide des agents de l'Office de la biodiversité qui suivent son expansion en France.

 

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